Psychologie d'une âme
Comment ai-je découvert cette discipline fascinante ?
Ma mère est malade, cela m'a poussé à me préoccuper de choses que d'autres considéreraient futiles, comme comprendre comment fonctionne le cerveau humain. J'avais ce complexe du sauveur, ou du moins, je voulais sauver ma mère. J'avais envie qu'elle aille mieux. Et, dans les méandres de mes connaissances, j'ai observé une étrange similitude entre ce que j'apprenais et mon propre état. Choc intense quand j'ai réalisé que je présentais moi-même certaines pathologies.
La souffrance liée à mon état m'a énormément appris sur moi-même et sur le fonctionnement de la psychologie. Je ressens une forme de réussite quand je pense à tout ce que j'ai surmonté dans ma quête de connaissance. Je passais d’un état psychotique à un état maniac , en sachant où tout cela allait me mener : à la dépression. Une apathie s'empare de toi dans ces moments de doute sur le sens de ton existence. Puis vient la révélation cognitive, un état de pleine conscience de ta propre cognition. Je savoure cet instant honorable, celui où je ressens l'émotion de notre environnement. Une symbiose entre notre conscience et le monde matériel.
Des fils se tissent entre nos pensées et la matière. Cette réalité apparente se heurte alors à l'hallucination dans une spirale psychotique. Voilà ma maladie. Voilà comment tout a commencé.
Comment accomplir son potentiel avec un trouble bipolaire ?
C’est une question que je me pose souvent. Quand ton cerveau te joue des tours, il est difficile de garder les pieds sur terre. Le dysfonctionnement des neurotransmetteurs te donne parfois l'occasion de surpasser ton potentiel, mais il peut aussi décourager quand le manque se fait sentir. Il faut savoir que la surcharge sensorielle est addictive, et c'est là le problème. L'hypomanie est séduisante, elle te donne des ailes et de l'espoir, mais dans son ombre se cachent la manie et la dépression, qui, elles, engloutissent ta vie sociale et tes espoirs.
Je suis comme un passager de ma propre conscience. Je disparais petit à petit dans ces phases dramatiques. La solution sensée est de tendre vers le milieu. Être un moi stable qui ne cherche plus l'extase de vivre intensément. Comme je l'ai dit, il est compliqué de se contenter de la médiocrité quand la manie t'a déjà pris dans ses griffes. Une manie qui t'emmène vers l'allégresse, suivie d'une dépression qui te plonge en enfer. Car, je te le dis, il est difficile de remonter des abîmes de la mélancolie lorsqu'elle te berce violemment contre les murs de ta chambre.
Accomplir son potentiel devient alors impossible. Il faut s'accrocher suffisamment fort à un espoir raisonnable et atteignable pour envisager demain. Et demain est merveilleux pour une âme qui sait se suffire à elle-même. Elle peut alors partager son amour et sa tendresse sans double facette ni comportement inapproprié.